En Berry, le camping naturiste, "une fois qu'on y a goûté, on ne peut plus s'en passer"
Par Adèle Bossard, France Bleu BerryLundi 5 juin 2017 à 4:07

À l'occasion de la journée mondiale du naturisme, ce 5 juin, reportage dans un camping naturiste à Luzeret, dans l'Indre, au cœur du parc naturel régional de la Brenne. La discipline séduit chaque année de nouveaux vacanciers.
Le naturisme séduit chaque année un peu plus. En France, on compte 2,6 millions d'adeptes, soit environ 5% des Français, selon une étude réalisée par Protourisme à l'été 2015. Mais 15% des Français se disent prêts à tester. À l'occasion de la journée mondiale du naturisme, le 5 juin, nous sommes allés au camping La Petite Brenne, à Luzeret près d'Argenton-sur-Creuse dans l'Indre. C'est l'un des rares campings naturistes de la région Centre.
Une fois avoir passé le portail, et de préférence sans leurs vêtements, les campeurs peuvent profiter de 42 hectares en plein cœur du parc naturel régional de Brenne, avec piscine, étang pour la pêche, bar et restaurant... "*_C'est un terrain de camping comme les autres, sauf que les gens peuvent se promener nus*,_ résume Anja Burgmans, propriétaire des lieux avec son mari depuis 21 ans. Et ils respectent la nature, et ils respectent les autres, c'est le plus important".

Pour se promener nu tranquillement, les campeurs ont parfois traversé la France ou l'Europe. "J'aime bien sentir le soleil sur mon corps, être nu, explique Boris, venu de Hollande. C'est à la fois très facile et très naturel". Mais tous n'ont pas fait des heures de route, comme ce Castelroussin qui ne retrouve pas cette liberté chez lui : "En plein centre-ville, non, c'est pas possible ! Et les gens ils ont des _a priori**, il faut lever les tabous**"_.
Aline, justement, était d'abord sceptique. Puis elle a été initiée au naturisme par son mari, et se sent maintenant plus à l'aise nu qu'en maillot de bain. "J'ai eu un peu de mal au début mais une fois qu'on y a goûté, on ne peut plus s'en passer. Maintenant, on a du mal à aller dans des campings textiles" :
Aline, d'abord sceptique, est aujourd'hui une naturiste convaincue.
Je leur dis simplement de ne pas se prendre la tête"
Charlotte Burgmans, co-gérante du camping
Aujourd'hui, Aline parle du naturisme avec quelques amis, part même parfois en camping avec eux. "Mais autrement, ça reste tabou, complète-t-elle. Quand on entend ce qui se dit au travail par exemple, on ne préfère pas en parler". Au camping de la Petite Brenne, par exemple, la plupart des campeurs ont été initiés par un proche. Ceux qui se mettent au naturisme du jour au lendemain restent très rares. "Tout le monde est évidemment bienvenu, précise Charlotte Burgmans, la fille des propriétaire, devenue co-gérante de l'établissement. Elle est venue au naturisme par ses parents qui déjà, y sont venus par leurs parents... Et elle sait que les naturistes néophytes sont rares. "Je ne sais pas, une question de timidité, de peur de l'inconnu, ou peut-être de peur du ridicule car ils ne savent pas comment c'est à l'intérieur, imagine-t-elle. Mais je leur dis simplement de ne pas se prendre la tête !" :
"Ceux qui viennent au naturisme du jour au lendemain restent très rares", Charlotte Burgmans, co-gérante de La Petite Brenne.
Et pour ceux qui voudraient se faire une idée plus précise du naturisme, le camping de la Petite Brenne organise chaque année des portes ouvertes au printemps, généralement mi-avril.
Source : https://www.francebleu.fr/infos/culture-loisirs/en-berry-le-camping-naturiste-une-fois-qu-y-goute-ne-peut-plus-s-en-passer-1496597420