Si vous prenez régulièrement vos billets de train en ligne, vous l'aurez sans doute remarqué : parfois, plus vous attendez avant d'acheter, plus le prix augmente. Normal, direz-vous. Plus on approche de la date de départ, moins il y a de places, plus elles valent cher.
Mais si on vous disait que plus vous vous connectez, plus le prix augmente, alors même que le nombre de places reste constant ? La faute à l'"IP tracking", ou "le pistage d’adresse IP".
Comme l’explique de manière détaillée le blog SOS conso du Monde, "le principe est simple" :
"Quand vous faites une recherche de billets, l’opérateur enregistre cette recherche et l’associe à l’adresse IP du terminal que vous utilisez (ordinateur, smartphone, etc.). Il vous propose alors un prix "p" <...>. Si vous réalisez la transaction, vous payez ce prix "p", fin de l’histoire.
Mais si vous n’achetez pas immédiatement et que vous réessayez un peu plus tard, l’opérateur a gardé en mémoire que vous aviez manifesté un intérêt pour ce trajet, et il vous propose alors un prix un peu supérieur "p+e", ceci afin de susciter l’achat immédiatement en vous laissant penser que le nombre de places diminue et que le prix augmente.
Et ceci même si aucun changement n'a eu lieu, même si aucun autre client ne s'est manifesté. Il s’ensuit une logique incrémentale : plus vous allez réitérer la simulation, plus le prix va augmenter -- toujours par petit palier. L’objectif est très clair : provoquer la vente. Et ça fonctionne très bien."
Est-ce légal ? Pour l'instant, oui. L'eurodéputée socialiste Françoise Castex a saisi la Commission européenne ainsi que la Commission nationale de l'informatique et des libertés à ce sujet (CNIL).
Cette dernière, jugeant que cette pratique "suscite de nombreuses interrogations", a décidé, conjointement avec la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), de "mener une enquête afin de déterminer si les dispositions relatives à la loi "Informatique et Libertés" (...)